martedì 21 febbraio 2017






Keep the Process Warm
comment ça se passe avant que ça se passe 
une exposition sur la Performance Art
2 juillet / 2 septembre 2016


présentation :

« Pour un artiste américain, la signification représente intuitivement un produit fini, contenu dans l’œuvre. Pour la tradition européenne, il s’agit d’avantage d’un processus. Nous nous trouvons en face de deux modèles : d’un côté l’impact visuel de l’objet, l’icône ; de l’autre, la lecture patiente et souvent rebutante. »  Nicolas Bourriaud

La performance art est née de l’esprit Dada il y a 100 ans. Des actions absurdes, des présentations de poèmes sonores en costume cubiste… Ce sont les premières images des performances qui nous sont restées des actions au Cabaret Voltaire à Zurich en 1916.
100 ans plus tard, les performances d’aujourd’hui donnent toujours l’occasion de s’étonner, de découvrir l’imprévu, de se questionner. Son caractère spontané, live, donne lieu aujourd’hui à une réflexion approfondie, incluant aussi les expériences de l’art conceptuel des années 70. La performance ne tombe pas du ciel, elle a désormais sa propre histoire, ses artistes reconnus, ses modes d’emploi. Elle est annotée, archivée, donc facilement repérable pour un public plus large.

Le titre Keep the Process Warm me semble bien résumer les enjeux de cette exposition. Que veulent nous signifier les artistes dans leurs actes comme dans leurs postures parfois radicales qu’ils adoptent lorsque les performances ont lieu ? 
Comment ça se passe avant que ça se passe ? C’est la question que j’ai posée aux artistes qui participent à cette exposition. Les réponses sont diverses et multiples : scripts, croquis, bouts de vidéos, bouts de photos, partitions, etc. des embryons d’œuvres en gestation détachées de leur contexte final mais qui peuvent s’appréhender comme des œuvres en soi. La question subsidiaire serait donc de savoir à quel moment se fait l’œuvre ? quand commence-t-elle et quand se termine-t-elle ? et où se situe donc l’enjeu principal ? dans un travail définitif, publié, archivé, ou bien dans un travail qui n’est pas discernable au premier regard, quelque chose qui n’est pas spectaculaire, qui peut relever de l’intime et du caché ? quelque chose qui n’est pas forcément négociable et ne demande pas l’aval des institutions en place ! L’incipit (1970) de l’artiste américaine Lee Lozano est toujours bien à propos :
    Win First Dont Last
    Win Last Dont Care
(gagner et être le premier ne dure pas
gagner et être le dernier je m’en fous)

Marc Giloux, commissaire/curateur de cette exposition, 2016

Artistes 
Neno Belcev - Zhou Bin - David Bonvin - Sandrine Deumier - Johannes Diemling
Viktor Dimitrievitch - Rachel Echenberg - Emilie Franceschin - Andrès Galeano – Marc
Giloux - Kamil Guenatri - Rolf Hinterecker - June Lancry - LIUBA - Manuela Macco
Roberto Rossini - Guido Salvini - TouVA - Lucia Uni - Martine Viale - Johannes Zits.


présentation :
Springing out from dada’s spirit, performance art was born one hundred years ago.  Actors playing in an absurd way or making sound poems in cubist costumes are in deed the first images we have from the legendry’s Zurich’s  Cabaret Voltaire, back in 1916. A century later, performance is still an astonishing and unexpecting art that questions itself. Its spontaneous live character leads us today to an in-depth reflexion including in that, 1970’s conceptual arts experiences. Performance art does not come out of the blue, it has its own history, its renown artists, its culture. It is annotated, archived, so it is now easier to be recognized by a wider audience.

It seems to me that Keep the Process Warm summarize well enough what is in stake in this exhibition. What do artists are trying to say in their acting as well as in the rather radical posture they take in the process of the performance ?
What goes on before the show goes on ? That is the question I asked to the artists who participate to this expo. The answers are various : scripts, sketches, pieces of video clips or pictures, score, etc.  All of them are considered as embryos of operas separated from their final context, but strangely every single artefact is captured or taken as an independent piece of art. If we accept this premise, comes then naturally a question : When does exactly a piece of something become a piece of art ? When does its artistic nature begin and end ? Where does the principal stake take place ? Is it in its achieved form, published or archived, or can it be in the heart of a relation undetectable at first sight, somewhere that would not be spectacular, but coming from and asking for an intimate space or a hidden one ? In other words, art could be born out of something not considered by the artistic field’s institutions ! On this aspect, the incipit of the American artist Lee Lozano (1970) is still relevant :

     Win First Dont Last
     Win Last Dont Care

Marc Giloux, curator, 2016